Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) Afrique du Nord et l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM Montpellier), ont signé une convention de partenariat qui vise à renforcer la synergie de leurs interventions dans les îles kerkennah menant à une meilleure implémentation de leurs stratégies de gestion des déchets plastiques et de préservation des zones humides insulaires. « Le CIHEAM Montpellier et le WWF Afrique du Nord poursuivent un objectif commun d’appui à la dépollution des îles Kerkennah des déchets plastiques, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « Kerkennah Plastic Free », élaborée par le projet DEVLOK, financé par la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie, d’une part, et de la stratégie de conservation des petites zones humides dans les îles conduite par le projet MedIsWet « Mediterranean Island Wetlands « , financé par la fondation MAVA, d’autre part, précise un communiqué publié, samedi, sur la page Facebook officielle » WWF TUNISIE « .
La situation dans les îles de Kerkennah
Le WWF a précisé que l’existence d’un seul collecteur privé agréé et l’ouverture récente de la décharge contrôlée ne permettent pas de contenir la pollution sur les iles Kerkennah et de l’empêcher d’envahir les espaces publics et l’environnement terrestre et maritime, faisant savoir que la production des déchets plastique à Kerkennah est estimée à 7000 tonnes par an. »Cette pollution, par son omniprésence, est devenue un enjeu environnemental et sanitaire majeur. La présence du plastique dans les fonds marins détruit, comme l’atteste de nombreux pêcheurs, le milieu de vie de différentes espèces marines et menace, par sa décomposition, la santé des consommateurs », précise la meme source. Et de rappeler que cette pollution impacte fortement le secteur touristique en défigurant les paysages naturels de l’archipel et compromet l’avenir économique de l’île qui repose principalement sur ces richesses naturelles. En vertu de cet accord, les deux organisations partenaires ont décidé de conjuguer leurs efforts pour structurer une filière locale de gestion de la pollution plastique à Kerkennah avec comme triple finalité le traitement des déchets sauvages existants, l’augmentation des volumes de déchets traités et la réduction des volumes de déchets produits.Pour se faire, trois types des actions seront menées; à savoir des campagnes de sensibilisation en direction des populations locales et des actions de plaidoyer à travers des réunions régionales et nationales de haut niveau pour soutenir la dépollution des zones humides de Kerkennah des déchets plastiques et d’appuyer la mise en place d’un système efficace de collecte et de gestion des déchets.
Il s’agit, également, d’assurer un accompagnement des collectivités locales avec des solutions de tri des déchets à la source à Kerkennah et le soutien à la consolidation des initiatives visant à mettre en place un système durable de collecte et de broyage des déchets plastiques lancé par des entrepreneurs locaux dans l’archipel de Kerkennah Ces actions visent en outre à accompagner les collectivités locales avec des solutions de tri des déchets à la source à Kerkennah et le soutien à la consolidation des initiatives visant à mettre en place un système durable de collecte et de broyage des déchets plastiques lancé par des entrepreneurs locaux dans l’archipel de Kerkennah.
La Tunisie est le quatrième plus bas consommateur de produits plastiques par habitant dans la région Méditerranéenne
D’après le WWF Afrique du Nord, la Tunisie est le quatrième plus bas consommateur de produits plastique par habitant dans la région Méditerranéenne. Toutefois, le pays a exporté 11% (38 kT(kilotonnes)) de ses produits en plastique vers la mer Méditerranéenne en 2016 et a généré 0,25 million de tonnes de déchets plastiques, dont 0,05 million (20%) n’ont pas été collectés et 0,20 Mt (80%) ont été collectées pour traitement. Environ 60%( 0,15 Mt ) de ces déchets ont été envoyés vers les décharges et 0,04 Mt (16%) ont été jetés dans la nature et seulement 0,01 Mt (4%) ont été recyclés. De ce fait, l’économie tunisienne perd environ 20 millions de dollars par an en raison de la pollution plastique, puisqu’elle affecte les secteurs du tourisme et de la pêche . Aujourd’hui, les zones humides représentent les principaux points d’accumulation et voies de transmission du plastique d’un écosystème à l’autre, précise WWF Afrique du Nord. Et d’ajouter qu’en Tunisie, la majorité des déchets plastique sont transportés par les zones humides intérieures et finissent dans les zones humides côtières.